Ecole La Méchelle: Les parents se font entendre

Publié le par CREER

L'école maternelle "La Méchelle" était menacée de fermeture, rien de moins. Les parents ont su se faire entendre. Affaire qui reste néanmoins à suivre.

Ci-dessous l'article paru dans l'Est Républicain le 23 février.

 

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Belfort: l'élue séquestrée

Les parents d'élèves ont obtenu, mardi soir, l'abandon du projet de fermeture de la maternelle.

 

Les parents d’élèves sont attachés à la » Belle école », la maternelle de la Méchelle.

« Il y règne une ambiance familiale », commente Véronique Zimmerman, ancienne parente d’élèves. Les révélations des syndicats d’enseignants sur la fermeture de l’école avec le départ en retraite de sa directrice Michèle Rapin a provoqué leur inquiétude.

 

« Cette fermeture se fait sans concertation » reproche Guillaume Hennegrave. « Elle n’a pas été débattue au conseil municipal qui est le seul à pouvoir décider de la fermeture ou de l’ouverture des écoles. » « Elle est injustifiée », soutient Marie-France Gaillard, « La rentrée prévoit 27 élèves. Un chiffre supérieur au seuil de fermeture. »

Le différend entre l’Éducation nationale et la Ville, qui se rejettent la responsabilité de la fermeture de cette école, n’a pas rassuré les parents. Alors une soixantaine d’entre eux a exigé, mardi soir lors d’une rencontre, avec l’adjointe aux affaires scolaires Armelle Leleup, la décision de la Ville de maintenir l’établissement et son intervention auprès de l’inspection académique pour réclamer le remplacement de l’enseignante. De surcroît, ils souhaitaient que la ville précise ses intentions sur l’école et le quartier de Belfort Nord. La discussion s’est enlisée dans un dialogue de sourds avec des échanges vifs. Les divergences ont conduit les parents à séquestrer symboliquement l’adjointe dans la salle de motricité avec gâteaux et jus de fruit. Situation qu’elle a acceptée mais en alertant le maire. Il est arrivé quelques minutes plus tard pour intervenir dans une conférence de presse improvisée des manifestants.

 

« Lorsque vous animez une conférence de presse », s’emporte Guillaume Hennegrave, « nous ne venons pas vous interrompre. »

« C’est votre conception de la démocratie », rétorque l’édile. « Vous empêchez vos interlocuteurs de s’expliquer. Je vous propose de discuter dans un climat apaisé. »

Le face à face se poursuit dans la salle de motricité, avec un rappel de la chronologie des faits par Étienne Butzbach.

« A une réunion, j’ai manifesté que nous ne nous opposerions pas à la fermeture de l’école si le poste d’enseignant était maintenu à Belfort-Nord », indique-t-il. « Mais l’inspection académique nous a mis devant le fait accompli, en fermant le poste. La question de la mutation de la Méchelle doit être débattue dans un climat serein. Nous devons étudier les conséquences de son maintien sur les effectifs à venir des maternelles Émile Géhant Raymond Aubert et Jean-Jaurès. »

Le maire a envisagé d’ouvrir une quatrième classe à la maternelle Géhant. Des propos qui ont agacé ses interlocuteurs, qui craignent une décision de fermer l’école au conseil municipal du 22 mars. Une intention qu’Étienne Butzbach a démentie, ce qui a paru apaiser les esprits. Après les avoir félicités pour leur mobilisation, il s’est efforcé de les rassurer et martelant ses convictions.

« Comme j’ai refusé les fermetures de huit postes dans les écoles de la ville, je ne fermerai pas la Méchelle à la prochaine rentrée tant qu’aucune réflexion n’aura été engagée. Comprenez qu’à terme, une école avec une classe unique à trois niveaux est condamnée. Nous sommes favorables à la mise en place d’équipe pédagogique. »

 

Le maire expliquera aux parents dans un courrier sa position. Il a promis d’inclure les parents de la Méchelle dans la réflexion globale sur les périmètres scolaires de Belfort-Nord. Les protestataires ont libéré leur « otage », tout en lançant une pétition.

Pascal CHEVILLOT

Publié dans Ecoles en résistance

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